MARS 2016

Opération « Détox »

par Docteur Bernard-Philippe BULIDON


Voilà, le printemps va bientôt s'inviter dans notre quotidien pour préparer notre organisme à l'été tant attendu et se remettre d'une alimentation hivernale trop calorique. D'où le maître mot très « tendance » de la détoxication. La mode de la « détox » est d'invention relativement récente, et repose sur des bases scientifiques fragiles. Il s'agit en réalité d'un simple artefact publicitaire réunissant des théories new-age, des industries parapharmaceutiques et des pseudo-sciences, disposant d'un fort pouvoir d'impact médiatique. De très nombreux scientifiques se sont élevés contre cette nouvelle mode anti-scientifique dans les médias mais ont reçu une attention médiatique plus restreinte ; en conséquence, le succès commercial déjà bien installé du concept de « détox » n'en a pas été ébranlé pour autant.

Les critiques avancent que les cures de détox sont généralement dictées par des médias spécialisés sans le moindre contrôle scientifique, et que les résultats observés au niveau du bien-être quand il y en a sont principalement imputables à l’effet placebo. Sans fondements scientifiques les résultats en termes de détoxication sont peu quantifiables (notamment du fait de l'absence de toxine à quantifier) et très critiqués par les biologistes : aucune étude n'a encore pu montrer une efficacité quelconque de ces traitement sur la concentration de toxines métaboliques. Selon Edzard Ernst (professeur émérite en médecine complémentaire à l'université d'Exeter), « Il n'existe aucun mécanisme connu - et certainement pas les traitements « détox » - capable de faire en sorte que des fonctions en parfait état dans un corps sain puisse fonctionner mieux. » 

En revanche, le fait de passer d'une alimentation déséquilibrée à une alimentation plus rationnelle améliore évidemment l'état général des individus, sans pour autant qu'il soit question de toxines mystérieuses. Il n’y a donc pas lieu de vous précipiter vers des produits « miracles » de la détoxication mais plus simplement d’adapter votre alimentation et votre mode de vie.

Gardons en mémoire qu'il nous faut une alimentation diversifiée et variée. Cette alimentation, même si l'on doit faire un dîner léger avec poisson et légumes verts, en association mais sans dessert, celle-ci ne doit être en aucun cas carencée ou nous occasionner l'inconfort de la faim. Et pour un bon équilibre, trente minutes d'activités physiques progressives et pas obligatoirement sportives sont nécessaires à notre équilibre de vie de tous les jours. Mais là encore on doit rester dans le ludique et donc dans le plaisir et non dans la contrainte. Contrainte qui dans le temps sera synonyme d'abandons, étayé par des prétextes plus ou moins plausibles. Montaigne nous avait déjà enseigné et même bien avant le grec Hippocrate, « Un esprit sain dans un corps sain ». L'humain est cette alchimie mêlant le corps et l'esprit. La preuve, comme je l'ai développé dans mon ouvrage « La PsychoMorphoNutrition » que souvent un déséquilibre psychologique peut orienter l'individu vers des déviances alimentaires pouvant nous entraîner vers ces deux extrémités que sont l'anorexie et la boulimie. Et donc d'une part, il faut manger BON pour manger BIEN mais il faut avoir un corps tonique pour mieux résister aux agressions soient extérieures comme la pollution, l'alimentation industrielle grasse et trop sucrée avec souvent des ingrédients de faible coût et donc de mauvaise qualités nutritionnelles, soient internes comme les « accidents de la vie » égrainant notre chemin d'individu et donc notre psychisme comme le deuil, le divorce ou le chômage. 

Notre alimentation est assurément un plaisir primaire mais primordial car vital. Mais il faut faire le BIEN manger ainsi on pourra soit perdre du poids, soit s'affiner là où l'on désire comme dans « La PsychoMorphoNutrition » ou se stabiliser. Ceci est important pour maintenir notre image corporelle et donc avec un attrait social dans une société comme la nôtre, d’apparences et de culte de la beauté. Mais sans verser vers un narcissisme égocentrique, il est important de bien manger et ainsi d'acquérir, même dans les plaisirs épicuriens, une bonne santé. Si je prends l'exemple des fruits de la famille végétale des Citrus ou plus communément de la simple orange qui fournit presque à elle seule, la quantité nécessaire de l'organisme en vitamine C et majorée de 30% si elle est Bio. 

Or si j'insiste sur cette vitamine C, c'est qu'elle est un anti-oxydant majeur pour protéger les cellules du vieillissement et donc de réduire les risques de maladies cardio-vasculaires comme l'angine de poitrine, l'infarctus ou cérébro-vasculaires comme les AVC paralysants. Mais cela influe aussi sur nos défenses immunitaires qui sont sollicitées en première instance dans les affections ORL ou bronchiques comme les rhino-pharyngites ou les bronchites. L'avantage de ces agrumes, c'est qu'ils sont aussi riches en fibres ( je rappelle que nos besoins journaliers sont de 25 à 30g), goûteux, rafraîchissants après une séance sportive, peu caloriques tout en facilitant la digestion grâce à la tangerine contenue. Mais sachons, que l'agrume une fois pressé, sa vitamine C a tendance à s'oxyder à la lumière et à l'air et donc ses propriétés s'amenuisent dans le temps. Et donc sitôt pressé, sitôt dégusté. Ce plein de vitamines fera votre plein de forme pour toute le journée et sans les formes !


Docteur Bernard-Philippe Bulidon

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