AOÛT - SEPTEMBRE 2020

57 heures et 40 minutes

par Erwan CASTEL


57 heures et 40 minutes, voilà le temps de vie du cessez le feu décrété le 22 juillet dernier lors de la dernière réunion du groupe de travail de Minsk et qui prenait effet le lundi 27 à 00h01. Depuis 2 jours, les propagandistes dans des communiqués provocateurs morigénaient leurs adversaires, l'accusant d'avoir rompu cette nouvelle trêve, mais cette fois, plus de doute, ce nouveau "régime du silence" demandé depuis bientôt 6 ans par les accords de Minsk (article 1), aux dires des observateurs internationaux déployés sur le front du Donbass, a bel et bien été rompu et par les forces armées ukrainiennes... comme d'habitude ! 
En effet, selon les observateurs internationaux du Centre Commun de Contrôle et de Coordination du régime du Cessez-le-feu (STKK), et de l'OSCE, des mitraillages ukrainiens en provenance des positions d'Avdeevka ont visé à partir de 03h00 du matin et pendant plus d'une heure le front de Yakovlevka (au Nord de Donetsk), brisant donc officiellement cette nouvelle « trêve illimitée » qui aura tout de même - soyons optimistes - vécue 44 heures de plus que la précédente du 21 juillet 2019 !
epa07983943. EPA-EFE/SERGEY VAGANOV [EPA-EFE/SERGEY VAGANOV]

Et ces nouvelles violations ukrainiennes du cessez le feu ne sont pas anecdotiques car sur l'ensemble du front des tirs similaires ont été signalés, y compris sur le front de Lugansk. Reste maintenant à savoir si ces tirs ukrainiens sont autorisés par le commandement de l'Opération des Forces Conjointes déployée dans le Donbass où le symptôme d'une anarchie régnante dans les tranchées de Kiev.
Plusieurs renseignements accréditeraient l'hypothèse d'une anarchie sévissant au sein des forces de Kiev qui présentent, entre les radicaux nationalistes des bataillons spéciaux, les soldats professionnels et les conscrits, une hétérogénéité d'unités et de motivations peu compatibles. Et comme régulièrement tout au long de l'année des disputes, accrochages et même combats ont eu lieu ces derniers jours dans les rangs des forces ukrainiennes. Ainsi par exemple de cet incident repéré dans le secteur de Talakovka, sur le front ukrainien de Marioupol, dans le Sud de la République Populaire de Donetsk :

L'état-major de la 36ème brigade ukrainienne a envoyé un détachement pour calmer des soldats du 137e bataillon qui refusaient de respecter le cessez-le-feu. Il s'en est suivi des échauffourées entre soldats ukrainiens au cours desquelles 1 soldat a été tué et 3 autres blessés selon les premiers rapports préliminaires. Afin de dissimuler l'incident auprès des observateurs internationaux et des reporters de guerre présent dans le secteur, des officiers du quartier général « Est » de l'armée ukrainienne sont venus pour boucler la zone, tandis que sur les réseaux propagandistes de Kiev les tirs ukrainiens étaient attribués à une violation initiale républicaine.

Cet incident lui non plus n'est pas un fait anecdotique, il est généralisé de l'ensemble du front du Donbass que jusqu'à Kiev où cette nouvelle trêve - dans la trêve de Minsk - est considérée comme synonyme de reddition par des opposants politiques au président Zelensky de plus en plus nombreux et qui réclament une récupération par la force des territoires du Donbass.
Mais tout ceci n'est pas une surprise dans cette Ukraine devenue un hôpital psychiatrique à ciel ouvert où depuis 6 années oligarques corrompus, néo nazis hystériques, mercenaires aventuriers de l'OTAN mènent le pays dans une suicidaire danse de la guerre contre les russes.
Et la date du 27 juillet choisie pour « démarrer » cette nouvelle trêve apparaît aujourd'hui comme symbolique de cette mentalité ukropithèque que les USA utilisent depuis six ans pour alimenter une guerre rampante vers la Russie et mieux soumettre l'Europe à l'OTAN.
C'est en effet un 27 juillet que les forces ukrainiennes vont déclencher en 2014 leurs bombardements génocidaires sur les civils Gorlovka tuant 27 personnes et blessant plus de 100 autres et également à Shakhtyorsk où se déroulent de violents combats ou sur Pervomaisk en République Populaire de Lugansk où ces salopards d'ukrops vont même se vanter dans des vidéos cyniques des souffrances infligées aux civils :
27 juillet 2014, 27 juillet 2020 derrière la valse cynique de mots tous plus hypocrites les uns que les autres (« opération antiterroriste », « accords de paix »...), se cache la même réalité inchangée : celle d'un conflit à caractère génocidaire organisée par l'OTAN via une Ukraine capturée pour continuer en Mer Noire la « stratégie du containment » de la Russie, en y engageant les préliminaires d'un troisième conflit mondial.

E.C.

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