MAI - JUIN 2021

Épidémie, vrais dangers et fausses alertes

par Michel MOGNIAT


Épidémies, vrais dangers et fausses alertes est un ouvrage du Professeur Didier Raoult, paru chez Michel Laffont en avril 2020. Le livre porte en sous-titre « De la grippe aviaire au Covid-19. »
L’opus n’atteint pas les deux cents pages mais c’est un petit chef-d’œuvre de vulgarisation, lisible par le commun des mortels. En quelques paragraphes le tiercé gagnant du mécanisme de la peur des épidémies est décodé. L e sensationnel y tient une grande place, à peine devancé par les industries pharmaceutiques et la bêtise des institutions de santé, qu’elles soient nationales ou internationales.
Le sensationnel qui porte avec lui l’épouvante dans ses bagages est un facteur majeur de la réussite commerciale des produits, que ces produits soient des objets culturels -livre, film- un phénomène de société ou un phénomène naturel (épidémie-vaccins). Aussi étonnant que cela puisse paraître la peur est un argument de vente. Didier Raoult cite en effet un ouvrage qu’il fit paraître en 2005 sur Les nouvelles maladies infectieuses et qui s’est peu vendu (p.62). Il le met en parallèle avec un autre ouvrage paru la même année sur lequel figurait un bandeau où était écrite la phrase suivante : « La grippe demain en France. 500 000 morts ? » L’ouvrage s’est beaucoup plus vendu que celui du Pr. Raoult, la peur fut un vecteur important de la vente.
Il n’est plus besoin de présenter le Professeur Didier Raoult, le patron de l’IHU (institut Hospitalo-universitaire) de Marseille. Ce centre est un des plus importants à traiter et étudier les maladies infectieuses. Didier Raoult est un microbiologiste mondialement connu et une autorité en la matière. Les français ont fait sa connaissance aux mois de février-mars 2020 lors du début de l’épidémie de Covid-19. Parfois invité ou fréquemment cité par les grands médias au début, il en fut vite écarté avant que ne se déchaine contre lui l’ensemble de la presse écrite, télévisuelle et radiophonique. Seul l’Internet, espace provisoire de liberté d’expression, et quelques radios non inféodées à la bienpensance ont permis au professeur de pouvoir continuer à communiquer son travail sur le sujet.
Le personnage est assez atypique, quasiment toujours vêtu d’une chemise à carreaux vichy sous une blouse blanche, portant à la main une énorme chevalière avec une tête de mort dessus, de longs cheveux et une barbichette qu’il tripote régulièrement avec ses mains. Le professeur est souvent filmé dans son bureau de l’IHU où l’on aperçoit en fond un tableau qui a tout d’une planche de bande dessinée géante. Volontairement ou involontairement il est l’archétype du savant fou, le portrait modèle de l’original farfelu.
Le Professeur Raoult est l’auteur d’un protocole de soins à base d’hydroxychloroquine (un antipaludique) et d’azithromycine (un antibiotique). Le premier de ces médicaments a été interdit à la vente libre en France, en décembre 2019, après avoir été classés en « substance vénéneuse ». L’hydroxychloroquine était en vente libre depuis plus de soixante-dix ans et a été utilisée par des millions de personnes sans effets secondaires notables. L’azithromycine n’a pas tardé à avoir la même réputation sulfureuse que l’hydroxychloroquine :

« […] l’azithromycine, qui est le plus prescrit de tous les antibiotiques dans les infections respiratoires et se retrouve maintenant lui aussi accusé de tous les maux. Ces interdictions ont été associées à des remontrances du Conseil de l’Ordre qui semble jouer, dans cette affaire, un rôle exactement opposé à celui de sa nature, c’est-à-dire qu’au lieu de défendre la liberté de prescription de chaque médecin face à son malade, il fait les gros yeux aux médecins qui tenteraient de soigner leur patient avec un médicament dont i l faut reconnaitre qu’il est recommandé maintenant dans la moitié des pays du monde, en particulier ceux qui ont les taux les plus bas de mortalité. » p.108

Peu de gens, en France, réalisent l’énormité des scandales successifs survenus durant la crise sanitaire qui touche le pays depuis plus d’une année. Le premier de ces scandales fut celui des masques, talonné par le scandale des tests, suivi par les confinements pendant lesquels les français se délivraient des attestations de dérogation de sortie remplies et signées par … eux-mêmes !
Les couvre-feux tout aussi aberrants que les assignations à résidence suivirent. Face à l’épidémie naissante les autorités de santé se sont contentées de dire aux médecins de ne pas soigner et ont interdit les médicaments susceptibles de fonctionner et, si ce n’est de stopper la maladie de diminuer considérablement la charge virale. « En cas de fièvre restez chez vous, prenez du doliprane et si les symptômes s’aggravent appelez le 15 » Voilà ce qu’ont osé dire les autorités sanitaires à des malades ! Ce message était répété en boucle par les médias. Sans compter que le doliprane peut s’avérer mortel en surdosage par des atteintes hépatiques :

« En fait, ce n’est pas le chikungunya qui a tué, c’est la lutte contre les douleurs qu’il provoquait.  » p.37 

Si l’ouvrage ne traite pas que de la Covid-19, le professeur revient tout de même sur quelques erreurs majeures de la politique de santé pour cette maladie :

« La France ne mettra pas en place de système de tests, elle les déconseillera même, et conseillera aux gens de rester chez eux jusqu’au moment où ils souffriront d’insuffisance respiratoire. Compte tenu de ce que nous savons de cette pathologie, ce fut une grave erreur car dans cette maladie pulmonaire, la perception d’une insuffisance respiratoire arrive très tardivement… juste avant de nécessiter la réanimation. Dans ces conditions, le respect des consignes a amené à ne quasiment rien avoir comme traitement entre le début de la maladie et la réanimation. » p.106

Si l’ouvrage du Dr. Raoult ne fait pas l’impasse sur la Covid-19, il n’est cependant pas un réquisitoire contre la politique gouvernementale de la gestion de cette pandémie. Tout d’abord, il est sorti des presses en avril 2020, en pleine première épidémie et le réquisitoire serait alors incomplet ; ensuite parce que comme le titre l’indique, le mot « Épidémies » est au pluriel, ainsi que ceux des sous-titres « Vrais dangers et fausses alertes ».
Du « charbon » à la « grippe aviaire » en passant par « Ébola » et le « chikungunya » c’est un tableau général des peurs et des erreurs que ces peurs ont entrainées que nous dresse le Professeur. Passant en revue différentes épidémies :

« …du H1N1, le SARS coronavirus, le MERS coronavirus, le coronavirus chinois, Ébola, l’anthrax avec le bioterrorisme, la variole, le chikungunya, le Zika .Pour toutes ces maladies des modèles mathématiques et des prédictions ont été réalisés, qui annonçaient la mort de millions de personnes. Il n’en a rien été, en dehors de l’épidémie de grippe qui a tué comme un grippe ordinaire » p.7

Le président Macron aurait gagné à lire l’ouvrage avant d’annoncer aux français, le mercredi 27 octobre 2020, que si le deuxième confinement n’avait pas lieu il y aurait 400 000 morts en France ! L’aberration d’un tel chiffre n’a fait ciller aucun média classique, aucun « politique » ni aucun journaliste « mainstream », pas plus que les médecins de plateaux décorés de la légion d’honneur.
Peu de média de ré-information ont relayé l’énormité de cette phrase. Le président n’a donc rien retenu de la visite qu’il rendit au professeur marseillais.
Mais la peur et le mensonge d’état sont parfois utiles aux dirigeants pour arriver à leurs fins. Après tout, le peuple de veaux, comme le disait de Gaulle en parlant des français, est libre de s’informer…
On est tout de même en droit de se demander si l’hystérisation de masse autour de cette maladie cessera un jour. Cette hystérie collective organisée par le gouvernement et relayée par les organes de presse qui, jouant le rôle de courroie de transmission de la terreur sanitaire habituent les français à marcher sur la tête : on libère des détenus de droit commun afin qu’ils n’attrapent pas la maladie et en même temps on emprisonne les retraités dans les EHPAD sans droit de visite ! On assigne à domicile toute la population non pas isoler les personnes à risque ! On ruine la nation en empêchant les actifs de travailler alors que la très grande majorité des personnes décédées par l’épidémie sont des retraités !
Le professeur Raoult nous apprend comment fonctionne la recherche, non pas la structure du fonctionnement qui fait qu’un chercheur, en France, passe le plus clair de son temps à chercher des… crédits, mais comment le hasard peut parfois, souvent d’ailleurs, aiguiller les chercheurs vers telle ou telle voie. Un étudiant dentiste, en stage à l’IHU de Marseille, contribua à mettre au point une méthode de diagnostic pour le moins originale et qui fut reprise par le monde entier :

« Les squelettes étaient parfaitement identifiés sur le plan historique et nous avons mis au point, pour la première fois au monde, une méthode de diagnostic des épidémies du passé en utilisant les restes de la pulpe dentaire, à l’intérieur de la dent, pour faire un diagnostic moléculaire. » p.43

Il s’agit là de squelettes de la grande peste de 1720 à Marseille. Des squelettes furent trouvés lors du percement d’un tunnel. Le procédé fut confirmé une deuxième fois pour la grande peste du Moyen Age à Montpellier. La méthode s’est ensuite étendue au monde entier.
C’est bien la peur qui fait accepter la vaccination aux gens, sans que les pistes de traitement soient exploitées par les organisations sanitaires qui condamnent toute initiative thérapeutique personnelle ou de groupe. La situation actuelle n’est qu’un renouvellement de la fameuse « grippe aviaire » :

« En réalité, la grippe aviaire, jusqu’en 2008 tuera dans le monde moins de 250 personnes, essentiellement en Asie, dans les pays développés et aucun en France, bien entendu. Mais la grippe aviaire aura suffit à terrifier tout le monde, y compris les plus hauts responsables européens. […] Ainsi parmi toutes les maladies fantasmatiques, la grippe aviaire aura quand même été une des plus exceptionnelles, car il n’y aura pas eu de morts en Europe, mais on aura financé pour les français un vaccin totalement inutile contre une maladie qui n’existe pas chez l’homme. » p68/70

L’ouvrage n’est ni l’œuvre d’un complotiste –est complotiste aujourd’hui en France quiconque ne se contorsionne pas de façon hystérique en hurlant : « Le virus ! Le virus ! »- et il n’est pas non plus l’œuvre d’un béat irresponsable ou d’un fou comme voudrait nous le faire croire notre bonne presse composée pour moitié de salauds et pour moitié d’imbéciles. Il est le travail d’un scientifique expert en la matière des épidémies et des infections. L’ouvrage de quelqu’un qui, contre toutes apparences et malgré ce qu’on voudrait nous faire croire est modeste dans le domaine de son savoir :

« Nous ne sommes pas encore à l’heure des théories ni des modèles, notre savoir est trop faible pour pouvoir faire des prédictions sur des événements qui ne sont pas bien connus. » p.163
« En réalité, personne ne sait vraiment combien de gens meurent de la grippe en France. Le nombre se situe entre 4000 et 10 000 morts par an. Cette large fourchette vient du fait que d’autres virus d’infections respiratoires circulent, et que les mesures sur la surmortalité hivernale ou les quelques tests qui ont été faits n’estiment pas réellement la fréquence de la maladie. » p.125

Comme l’auteur le rappelle tout au long de son travail, il faut raison garder et comparer ce qui est comparable, abandonner certaines pratiques et certains discours une fois que la fausseté de leur méthode et de leur raisonnement sont avérés :

« Les mathématiciens créent des modèles pour prédire l’avenir et la conformité de ces modèles avec la réalité n’est guère plus importante que celle des prédictions des anciens prophètes avec ce qui est advenu par la suite. » p.150

Loin de la calomnie et de la médisance, dont l’auteur fut largement victime, c’est sur une série de constats qui s’appuient sur le réel et sur les faits que se résume l’ouvrage :

« Rappelons cependant que malgré tous ces « drames » successifs autour de nouveaux virus respiratoires, la mortalité par infections respiratoires ne cesse de diminuer et que, selon les éléments que nous avons, les infections respiratoires bactériennes et virales qui étaient à l’origine de 4,5 millions de morts par an il y a encore trente ans tuent actuellement 2,6 millions de personnes, soit une régression spectaculaire, due à l’amélioration des conditions d’hygiène, l’usage des antibiotiques […] » p.101

Il faudra attendre quelques années pour vérifier la létalité réelle de la Covid-19, comparer, la tête au calme et le bouillonnement hystérique retombé, les véritables chiffres de la mortalité en 2019, 2020 et 2021. Tenir compte de l’accroissement de la population et donc de l’augmentation des décès. Gageons qu’il restera alors quelques statisticiens qui pourront se livrer à cet exercice de manière véritablement scientifique, sans hystérie et sans la folie Covid. En attendant la lecture de l’ouvrage du Professeur Raoult est vivement conseillé avant que la psychose ne s’installe chez tout un chacun, car ce virus rend fou, nous en avons la preuve tous les jours !

M.M.

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